Images violentes sur le net, protégeons nos enfants

Je mène actuellement un programme « l’enfant et les écrans » avec des enfants et des parents d’une maison de quartier, à Saint-Saulve, près de Valenciennes (Hauts de France). Ce programme comporte cinq ateliers et une conférence qui aura lieu en Avril.

Ne les laissons pas seuls

Nos enfants grandissent avec les écrans et en tant que parents nous pouvons parfois nous sentir dépassés par ce phénomène écran. Je pense qu’il ne faut pas « diaboliser » les écrans, c’est un excellent outil de communication, de découvertes.

Cependant, les parents que je rencontre se posent fréquemment la question  : « comment accompagner et protéger nos enfants face à des contenus inadaptés, violents, pornographiques trouvés sur la toile ? « 

Tout comme vous, je suis confrontée aux mêmes soucis : mes enfants ont 9 ans et 11 ans. Au final tous les enfants sont concernés par ce danger et ce n’est pas parce que votre enfant n’a pas internet à la maison qu’il ne sera pas concerné un jour à l’extérieur. De plus en plus d’enfants possèdent un smartphone de moins en moins doté d’outils de contrôle parental. Si les parents ne font pas attention aux usages et aux habitudes de leur enfant sur internet, ils risquent d’être en difficulté pour l’accompagner.

Les chiffres sont là : un enfant sur 2 de moins de 12 ans aurait déjà vu des images hyper violentes ou pornographiques sur internet. Il arrive que les enfants recherchent volontairement ce genre de sites, mais ils peuvent aussi y aboutir par hasard : sites de téléchargements illégaux (pornographie, violence, haine…), en utilisant les moteurs de recherches, en cliquant sur des liens reçus dans des courriels.

Serge Tisseron, Psychanalyste

Le psychanalyste Serge Tisseron, spécialiste de la question, a remis
un rapport au gouvernement.

Cette étude a montré que les enfants sont bouleversés, malmenés par les scènes violentes. Elles provoquent en eux de nombreuses émotions désagréables. D’après lui « la violence des images consiste donc, dans le fait qu’elles envahissent la personnalité de sensations, d’émotions et d’états du corps angoissants qui bloquent les possibilités de penser et menacent les repères structurants.»

Pour le psychanalyste inutile cependant de dramatiser:  » Les enfants ont besoin de se construire leur représentation. Mais un enfant qui grandit dans une famille équilibrée où il a droit à la parole, a conscience de ce qui peut le traumatiser. Il ne va donc pas rechercher d’images violentes. Et même s’il y est parfois soumis, il continue à préférer les repères de la famille à ceux des images.  » Néanmoins chez tous enfant, le risque est que l’image traumatique s’imprime dans le cerveau, ce qui peut provoquer cauchemars, anxiété.

Des clés pour aider et guider votre enfant

Instaurer une relation de confiance

Être dans le dialogue et le partage avec lui : Être vigilants et ne pas hésiter à devancer ses questions, en veillant toutefois à ne pas être intrusifs. Lui demander de raconter ce qu’il a vu et ce qu’il a ressenti. Même s’il affirme ne pas avoir eu peur, il est important d’en parler avec lui car la violence met l’enfant dans un état de sidération.


Parlez d’internet avec votre enfant et parlez de son utilisation

Parlez d’internet avec votre enfant et parlez de son utilisation. Prévenir votre enfant de l’existence de ces images sans rentrer dans les détails. Lui proposer d’oser venir vous voir s’il pense avoir vu une image qu’il n’aurait pas dû voir et qui lui a fait peur.

Le remercier de sa confiance

S’il ose avouer un contenu qui l’a choqué, sachez lui dire simplement merci.

Si votre enfant est tombé sur un contenu à caractère pornographique

Expliquer: «c’est pour de faux ! Ce n’est pas ça faire l’amour, ce n’est pas de l’amour ! »

Pour les ados la curiosité sexuelle est normale et ils peuvent avoir envie de savoir « comment faire ». Là aussi, rappelez l’importance des sentiments amoureux, du consentement entre les partenaires.

Signalez les contenus illicites, ou les sollicitations illicites sur votre enfant 

https://www.internet-signalement.gouv.fr/PortailWeb/planets/Accueil!input.action

Activer le contrôle parental

Le logiciel de contrôle parental est fourni par votre Fournisseur d’Accès Internet. Il vous permet gratuitement de bloquer l’accès à des sites indésirables pour vos enfants (porno, jeux d’argent…) et de limiter les horaires de connexion.

Etape 1 : auprès de qui êtes-vous abonné ? Identifiez votre Fournisseur d’Accès Internet (FAI) parmi Orange, Bouygues Telecom, Free, SFR/Numericable…

Etape 2 : allez sur leur site internet, sur la page d’accueil cliquez sur le lien contrôle parental et laissez-vous guider.

Etape 3 : vous pouvez aussi choisir dans notre menu à gauche le nom de votre fournisseur et suivre les étapes d’installations.

Youtube pour les enfants

Google présente Youtube Kids. Destinée aux plus jeunes, l’application sécurise et oriente leur navigation sur le site d’hébergement vidéo.

Pour vous accompagner vous parent et votre enfant :

Créée en 2005, e-Enfance est une association reconnue d’utilité publique agréée par le ministère de l’éducation nationale. Leur mission : protéger les mineurs sur internet.

E-Enfance opère le numéro national gratuit et confidentiel,

Net Ecoute 0800 200 000 ainsi que différentes plateformes de communication et de messagerie via le site Net Ecoute.

C’est une ligne d’écoute nationale destinée aux enfants et adolescents confrontés à des problèmes dans leurs usages numériques (cyberharcèlement, revenge porn, cybersexisme, contenus choquants ou inappropriés etc. )
La ligne est 100% anonyme, gratuite et confidentielle. Les équipes sont présentes afin d’écouter, informer et conseiller du lundi au vendredi de 9h00 à 19h00.

Pour aller plus loin :

Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, est l’auteur de plusieurs ouvrages à succès sur les relations que nous entretenons avec les images.

Je vous propose de découvrir son livre en vente sur amazon ou dans votre librairie: « Enfants sous influence. Les écrans rendent-ils les jeunes violents ? »

« Les conséquences des images violentes sur les enfants préoccupent les parents, les pédagogues et les pouvoirs publics. Télévision, cinéma, jeux vidéos ont-ils une influence sur les comportements des « bandes », en particulier dans les banlieues ? Mais comment définir les images «  violentes  »  ? Leurs effets sont-ils les mêmes selon, qu’elles sont vues par des garçons ou par des filles, par des enfants de milieu social favorisé ou défavorisé ? Les enfants qui parlent plus facilement de ce qu’ils ont ressenti face à elles sont-ils mieux protégés que les autres ? Et comment interfèrent les groupes et les images pour entraîner des comportements violents qu’on est parfois tenté d’attribuer trop rapidement aux images seules ? En fait il n’existe pas une seule forme de violence des images, mais deux : l’une agit en réveillant des traumatismes passés enfouis, l’autre bouscule les repères et menace les possibilités de penser indépendamment des expériences personnelles. Dans les deux cas la violence des images prépare à la violence des groupes et la violence des groupes aggrave celle des images. Cependant il existe des moyens de faire face à cette situation. Ils concernent à la fois les parents, les enseignants et les pouvoirs publics et engagent dans tous les cas l’éducation


« Enfants sous influence. Les écrans rendent-ils les jeunes violents ? de Serge Tisseron»

Pour les enfants

J’aime beaucoup Max et lili ont peur des images violentes. A lire avec eux, comme support à la communication autour de ce thème.

Auteurs Dominique de Saint-mars et Serge Bloch. A partir de 6 ans

Max est accro aux jeux vidéo, mais la nuit, il fait des cauchemars. Lili ne supporte pas les images violentes. Un jour, à la bibliothèque, ils sont témoins d’une scène de violence, pour de vrai… Comment vont-ils réagir ?

Votre enfant a t’il accès à internet ? A-t ’il déjà été confronté à des images violentes ? Comment avez-vous réagi ?

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